Astroguide.net de Christophe Bussien

AstroGuide est un site internet qui prétend « vous guider dans vos choix de livres, revues et logiciels d’astrologie ». Mais en parcourant ses pages, on se demande si le terme de « guide » se justifie tant ses choix apparaissent aussi particuliers.

Ce qui est surprenant, c’est comment, après tant d’années d’existence ce site présente une sélection éditoriale aussi réduite alors que monsieur Bussien est membre actif du « Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche sur l’Astrologie ». Le site de cette « association astrologique la plus importante du monde francophone » recommande « l’excellent site de Christophe Bussien » et à la page des logiciels d’astrologie on lit même « pour tout savoir sur les logiciels actuellement disponibles, rendez-vous sur l’excellent site de Christophe Bussien« .

C’est loin d’être la réalité. Le site de Christophe Bussien est bien loin de présenter un panorama représentatif des publications astrologiques, et encore plus éloigné d’une démarche pluraliste et journalistique.

En ce qui concerne les nombreuses critiques réalisées, la rédaction est généralement sérieuse, souvent pertinente, mais parfois sévère et sans complaisance. Il y a cependant quelques exceptions ; à l’endroit des publications des amis ou associés de l’auteur, la pauvreté de la critique fait place à une généreuse quantité d’informations commerciales détaillées. Pour quelques malheureuses publications, la critique empreinte un ton pontife, cynique ou encore impitoyable qui semble témoigner soit de l’absence de relativité, soit de la partialité du critique lui-même. Si les propos de monsieur Bussien ne manquent nullement d’intérêt, on regrette la distorsion de son sens critique qui parait s’exercer de façon vraiment inégale d’un auteur à l’autre.

La singularité d’astroguide.net se mesure-t-elle à ses omissions ?
Avec l’existence d’un nombre relativement restreint de titres de presse astrologique, on se demande comment, depuis si longtemps, « le très excellent site de Christophe Bussien » (page des « revues astrologiques » du Cédra), peut-il faire l’impasse aussi bien sur les revues historiques que les dernières parutions en kiosque, aussi bien sur les nouveaux magazines que les revues électroniques éditées par d’autres associations ? On reste stupéfait devant ses choix rédactionnels qui sont peu représentatifs et restés quasiment inchangés depuis tant d’années. Il enfonce fièrement le clou de la crise de l’édition avec un texte de présentation qui « tue » et qu’il ressert depuis 2005 : « Les revues astrologiques francophones peinent à survivre depuis quelques années ». Et pour cause, responsable de « l’association astrologique la plus importante », monsieur Bussien était justement sensé relayer leurs parutions. Depuis « quelques années », force est de constater la pertinence de son texte puisque « depuis quelques années » qu’il les a privées de toute publicité, les nouvelles revues astrologiques n’ont pu, en effet, que peiner à survivre, vivre et même se faire connaître dans le milieu astrologique !

Personnellement, je me demande si monsieur Bussien va prochainement écrire, en raison de la crise économique, une présentation similaire pour enterrer également la création de logiciels astrologiques. Car à mon sens, sa plus fameuse distinction réside dans l’ingénieuse déconsidération qu’il pratique à l’égard des logiciels AstroQuick !

cd rom du cédra 1998
Extrait de Maison III, lettre d’information du Cedra fév. 1998 numéro hors série spécial CR-Rom

J’ai connu monsieur Christophe Bussien alors que monsieur Maurice Charvet m’avait demandé de réaliser gracieusement le premier CD-Rom du Cédra paru en 1998. Sur les rails, les CD-Roms suivants furent réalisés seulement par monsieur Bussien qui gravit alors le grade de « critique » des logiciels d’astrologie pour le Cédra. Précédemment, il était seulement critique littéraire dans son « Bulletin critique du livre d’astrologie » qui avait « pour vocation de recenser toutes les nouvelles parutions dans le domaine de l’astrologie ».

Ce n’est qu’à partir de 1999, et non 1996 comme c’est écrit, que l’histoire d’AstroGuide commence (le site astroguide.net verra le jour en 2002).

Bel exemple de démocratie, AstroQuick PC faisait partie des logiciels cités : « des fonctions originales, un look Mac ». Mais ce logiciel disparaît en 2004 alors que la nouvelle présentation du site inaugure une rubrique spéciale « logiciels d’astrologie pour Mac ». Dans cette rubrique, comme dans les autres, on ne trouvera pas une seule présentation des logiciels AstroQuick Mac ou PC (qui comptent pourtant des milliers d’utilisateurs !). Monsieur Bussien s’y fait même défenseur de la francophonie en ces termes : « les utilisateurs de Mac ne sont pas très bien lotis dans le domaine de l’astrologie… les logiciels développés pour le Mac ne sont pas nombreux. Ils sont surtout américains ». Cette absence d’AstroQuick, était-elle à mon sujet le remerciement de ne pas avoir renouvelé d’adhésion à son association ou la « récompense » d’avoir publié une version anglo-américaine d’AstroQuick Mac ?

A partir de 2005, sur le site astroguide.net on ne retrouvera, à propos des logiciels AstroQuick, que des titres orphelins et des liens morts. Pratiquait-il le « spam indexing » ? Cette technique de webmaster peu scrupuleux consiste à répéter un nom ou une marque dans leurs pages web de sorte à forcer l’affichage de leur site dans les premiers résultats des moteurs de recherche.
Jusqu’en avril 2011, on trouve même une page avec ce lien « Astroquick de Auréas Informatique ». Cette mention est non seulement fausse, mais vraiment édifiante pour ceux qui savent que cet éditeur de logiciels astrologiques (Auréas informatique, qui fait partie de la même association que monsieur Bussien), co-organisait les Salons de l’Astrologue et en fixait le prix des stands. En 1995 ce salon comptait près d’une dizaine d’éditeurs de logiciels. En 1996, alors que le prix des stands informatiques avait été encore quasiment doublé, ce nombre fut réduit de moitié. Plus précisément, AstroQuick fût le dernier éditeur de logiciel indépendant encore présent ; tous les autres étaient associés commercialement avec Auréas (il furent évidemment les seuls à pouvoir participer aux salons suivants qui connurent un succès grandissant).
Quand il fait la critique, très remarquable, de la revue Astrologos, il est étonnant que la mise en page de ce magazine ait échappé à la sagacité de monsieur Bussien, spécialiste des logiciels d’astrologie. Ces revues étaient abondamment et intégralement illustrées avec les cartes du ciel du logiciel AstroQuick Mac mais on trouve avec les mentions légales en page 4 : « Cartes du ciel réalisés avec le logiciel : Auréas 15 rue du Cardinal Lemoine Paris 75005 Tél. : 01 43 54 88 88 ».


Extrait de la revue Astrologos n.27 mars-avril 2005 – page 4
cliquez l’image pour visonner la vidéo associée

Rien d’exceptionnel à ce numéro, les publications de 2004 à 2005 étaient au même titre des contrefaçons. Force est de constater que la perspicacité et le sens critique de monsieur Bussien restent à sa seule et unique discrétion !

Désormais, dans les pages de son site refondu en avril 2011, plus de détournement de marque, en première place de sa nouvelle rubrique « Logiciels pour Mac », on trouve « Astro International », un logiciel qui ne présente pas de spécificité pour ce système d’exploitation.


Extraits du catalogue Auréas informatique 1997

Son éditeur n’est autre que Logistel, associé d’Auréas aux Salons de l’Astrologue, que l’on retrouve sur toutes les pages du site avec les liens partenaires (sous le Cédra).
En omettant AstroQuick, le logiciel d’astrologie pour Mac, le plus vendu en France depuis près de 20 ans, on se demande si l’ambition du site astroguide.net est d’être un support publi-commercial et si son auteur pense sérieusement « vous guider » avec ses choix promotionnels, sans la moindre considération des usages élémentaires de la presse. En somme, quelle est la véritable vocation de ce soi-disant guide ?

C’est seulement à la suite de mes courriers restés sans réponse que son site mentionne, depuis avril 2011, en dernière page (« A propos du site ») « ce site est personnel. Il ne se veut pas exhaustif de tout ce qui se produit en astrologie ». Depuis tant d’années, n’est-il pas étonnant que monsieur Bussien, guide parmi les guides, n’ait pas appliqué la Charte de son association « le Cédra pour mieux connaître l’astrologie » où il est écrit « diffuser la connaissance de l’astrologie d’une façon sérieuse et tolérante » et « permettre des échanges… dans le respect de leurs différences et dans un souci d’enrichissement mutuel » ?
Son site s’apparente indiscutablement à un organe de presse « les livres, logiciels et revues doivent m’être envoyés en service de presse… ». Alors pourquoi précise-t-il « nul ne peut s’arroger le droit d’exiger d’y voir référencé son livre, son logiciel, sa revue ou son site » ? Cela se comprend, effectivement, si l’on entend le terme de « guide » dans son sens militaire, selon le Petit Robert : « gradé sur lequel tout le rang doit régler son alignement et sa marche ». Au demeurant, très curieuses conceptions de la guidance et de la liberté de la presse !

Monsieur Bussien, du Cédra, « l’association astrologique la plus importante du monde francophone », qui a vocation d’être un « centre » de « documentation », et qui « publie un banc d’essai des logiciels, réalisé par Christophe Bussien », en matière d’associations astrologiques, est-il sincèrement passionné ou prosaiquement sujet aux conflits d’intérêts ?

Votre appréciation du terme de « guide » sera sans doute à la mesure de l’estime que monsieur Bussien porte lui-même à ses lecteurs. Bien heureusement, grâce à internet, les informations restent accessibles librement et constituent le meilleur antidote des conflits d’intérêts et diverses formes de censure. Espérons que le site AstroGuide.net finisse un jour, comme son auteur, par évoluer vers plus de respect des internautes et des auteurs astrologiques, pour présenter un contenu qui soit enfin en rapport avec la réalité et ses prétentions associatives. En attendant, ne doutez pas que la culture astrologique reste encore vivante et bien plus riche que ce que ne voudrait le laisser croire AstroGuide.net. Vous serez incontestablement bien mieux servi par Google et les autres sites ou forums associatifs qui représentent d’authentiques guides « dans vos choix de livres, revues et logiciels d’astrologie ».

Daniel Véga, créateur des logiciels AstroQuick.

Montpellier, le 27 mars 2012.

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